Ce livre d'art, format italien, présente et commente les 45 peintures grand format de l'Apocalypse selon Jean.
Extrait de l'avant-propos d'Aurélie Filippetti :
«
Comment, face à cette série de tableaux, ne pas songer à l'une des
oeuvres majeures d'Olivier Messiaen : Quatuor pour la fin du Temps ?
Ecrite en 1940 en détention au Stalag VIII-A de Görlitz, cette pièce
fait écho aux vibrations des tableaux d'André Leucart. On pourrait
gloser sur les similitudes troublantes et les écarts éloquents entre les
deux œuvres mais ce serait presque faire contre-sens à l'œuvre du
peintre qui invite d’abord à une profonde introspection.
(...)
la peinture d’André Leucart est une peinture mystique où les cris et le
silence, la Terre et les Cieux, l’Eglise et le Siècle se mêlent pour
construire une épiphanie artistique personnelle.
(...)
L’absence
de la couleur noire dans ces tableaux, y compris dans ceux les plus
sombres, est le signe qu’au plus profond des ténèbres demeure à jamais
le germe de la Lumière : celle de la connaissance, de la Vérité, de
l’Initiation. Ainsi, dans L’Agneau égorgé, René Leucart précise que "la
trace de la blessure au cœur par la lance du soldat romain se rapproche
de la dixième lettre de l’alphabet hébraïque : le Yod, représentant le
germe ou la graine dans le fruit." Dans le lumineux tableau L’Arbre de
vie, « [le] Yod a […] quitté le cœur pour se développer en un nouvel
arbre. C’est le retour à la vie.»
Extrait de la préface d'Alain Bauer :
«
Il m’est impossible de savoir
pourquoi René Leucart a souhaité que je rédige cette préface pour cet
ouvrage si particulier. Peut-être a-t-il parfaitement compris la
relation paradoxale qui rassemble tous les processus initiatiques, dont
l’Art reste le moteur naturel ? Peut-être a-t-il senti que l’Apocalypse,
qui est d’abord révélation et dévoilement rejoint le travail des
sociétés humaines dont la mission est d’abord herméneutique ? (...)
Dieu, l’Etre Suprême, le Grand Architecte, le Grand Horloger, ne
peuvent être imposés mais ils ne peuvent être ignorés. Il doivent être
compris, étudiés, pour que chacun(e), librement, décident de croire, de
ne pas croire, de changer de croyance. Pour en revenir à ce livre,
abondamment et superbement illustré, il est centré autour de Jean et
analogiquement de l’évangile de Jean. Le nonsynoptique, Celui qui
dérange et interpelle, loin de Marc, Mathieu et Luc. »